La réalisation de chantiers expérimentaux, ou démonstrateurs, constitue le cœur du projet dans la mesure où ils sont des objets d’observation et des sources d’échantillons à étudier pour valider les conclusions issues des travaux de laboratoire. Ils sont aussi une preuve objective et concrète de savoir-faire. Ces chantiers expérimentaux reposent sur la mise au point préalable d’une procédure de vieillissement accéléré des agrégats d’enrobés à l’échelle industrielle. Les travaux de la tranche 1 ont permis de montrer, à travers plusieurs expérimentations à grande échelle, que la méthode de vieillissement par thermo-régénération est une solution pertinente à l’échelle d’un chantier expérimental. Cette avancée repose également sur la mise au point, en début de projet, d’une méthode fiable et partagée d’analyse du vieillissement des liants au moyen de la spectroscopie infrarouge. Les opérations de vieillissement accéléré à l’échelle industrielle appliquées aux chantiers expérimentaux seront conduites lors de la tranche 2.
L’implication forte des maîtres d’ouvrages et des entreprises de travaux a permis la réalisation de 5 phases de chantiers expérimentaux en tranche 1, à partir de 3 techniques de fabrication des enrobés (chaud, tiède additifs, tiède mousse). Ces chantiers font l’objet d’investigations avancées sur les matériaux prélevés et d’un suivi dans le temps.
Les aspects environnementaux et sanitaires ont fait l’objet de deux études lors de la tranche 1. La première concerne le relargage de substances dans l’eau par les enrobés recyclés. Il a été montré que l’introduction de 40% d’agrégats d’enrobés dans la composition des enrobés testés, ou le mode de production de ces enrobés, ne modifie pas de façon significative le comportement à la lixiviation. La seconde concerne les méthodes d’extraction utilisées pour la caractérisation des agrégats d’enrobés. L’évaluation simplifiée du risque chimique a montré que la substitution des solvants chlorés était possible pour des opérations de nettoyage, en revanche, il n’existe pas à ce stade de solution alternative pour les opérations d’extraction.
L’influence des agrégats d’enrobés ou de l’abaissement des températures des enrobés lors d’une production est modélisée dans différents éco-logiciels utilisés par la profession. Les travaux engagés dans le PN MURE permettront de consolider la base de données d’entrée, d’étoffer l’analyse comparative et de quantifier les lois d’évolution paramétriques afin d’améliorer ces modèles. Une première série de données a été collectée en tranche 1 à l’occasion des chantiers expérimentaux.
Différentes actions de valorisation ont été menées, dont l’organisation d’une journée d’échanges sur le thème « Sensibilité à l’eau et adhésivité » le 12 octobre 2015 à Lyon, ou encore la publication de plusieurs articles techniques ou scientifiques.